Êtes-Vous Workaholic ?
En Europe, 18% des hommes et 8% des femmes travaillent plus de 48h/semaine. Aux USA, cette proportion passe à 25% d’hommes et 11% de femmes. Le Japon quant à lui, grand gagnant enregistre 28% de personnes travaillant plus de 50h/semaine. Quelles en sont les raisons ? Sont-ils tous « workaholic » ?
Plusieurs raisons peuvent pousser une personne à faire beaucoup plus d’heures que ce qu’on attend de lui. En voici quelques-unes : en raison de contraintes financières, l’ambition personnelle, la pression organisationnelle, les valeurs culturelles ou simplement parce que accorder du temps et de l’énergie sur un projet nous procure du plaisir !
Cependant, il arrive que des personnes travaillent beaucoup trop à cause d’une dépendance au travail. C’est ce qu’on appelle le « workaholism » ou l’ergomanie. Le créateur de la définition, Wayne Oates, l’a au départ décrit comme un « besoin incontrôlable de travailler sans cesse. »
Au fil des années, la définition et les caractéristiques d’un « workaholic » se sont affinées et précisées. De nos jours, certains psychologues reconnaissent deux facteurs pour désigner une personne atteinte de « workaholism ». Premièrement, elle travaille trop et réalise un nombre excessif d’heures au boulot. Deuxièmement, elle est victime de ce trop-plein de travail.
Entendons par là qu’elle est victime d’une pulsion interne à travailler toujours plus. Ce qui est très différent de motivations externes comme l’argent ou les pressions organisationnelles.
Pour d’autres psychologues, les personnes souffrant de « workaholism » réunissent 3 caractéristiques : ils passent beaucoup de temps dans leur activité professionnelle, travaillent bien au-delà de ce qu’on attend d’eux et sont constamment préoccupés par leur travail même quand ils n’y sont pas. Ce sentiment de culpabilité quand ils ne travaillent pas peut avoir des conséquences négatives sur l’entourage.
En effet, comme ils ont difficiles de se détendre pendant les heures de loisir, ils se désengagent de l’entourage familial.
Vous l’aurez compris, au niveau privé, l’ergomanie n’est pas quelque chose de positif. Mais l’est-il au niveau professionnel ? Un employé « workaholic » n’est-il pas hyper performant et utile à avoir dans son entreprise ?
Malheureusement non ! L’addiction au travail conduit à l’épuisement professionnel (autrement dit le burnout) qui engendre une perte de productivité et des troubles du sommeil ainsi qu’un désengagement psychologique et comportemental vis-à-vis du travail et des collègues.
En plus de ça, le « workaholic » représente un facteur de stress pour ses collègues, car il refuse de déléguer et dévalorise ses collègues. Sans surprise, cela génère du stress, mais aussi des conflits et des tensions !
Attention cependant à bien faire la différence entre l’engagement au travail et le workaholism. L’un revêtant des aspects positifs contrairement à l’autre :
- L’engagement au travail est caractérisé par de la vigueur, du dévouement, de l’absorption et des effets tel qu’un épanouissement professionnel, une vie familiale et sociale développée et des performances élevées.
- Le workaholism est caractérisé par un travail excessif, de la compulsion, l’absorption et des effets tels que des douleurs, des difficultés familiales, la solitude, peu de performance et un épuisement.
Heureusement, le workaholism se soigne et se traite. Beaucoup de possibilités existent, mais celle qui sera mise en avant ici est celle proposée par l’approche NeuroCognitive et Comportementale (ANC), car c’est une des approches utilisées par le Cabinet Pardons. L’ANC propose plusieurs explications au workaholism et aux addictions en général.
Leur origine peut se trouver au niveau des comportements de compensation et des tabous, au niveau des motivations secondaires ou au niveau du positionnement grégaire. Après avoir mis le doigt sur ce qui cause le workaholism, il est possible de travailler avec la personne grâce aux différents outils et techniques mis à disposition par l’ANC !
Pour conclure, le workaholism est générateur de problème dans le sens où la personne n’a plus le choix et se sent obligée de travailler. Il ne faut pas le confondre avec l’engagement au travail qui lui a de nombreux aspects positifs ! Pour parvenir à faire disparaitre l’ergomanie, plusieurs solutions existent, dont celles proposées par l’approche NeuroCognitive et Comportementale.
Source :
- Bakker, Arnold B., et al. « Workaholism and daily recovery: A day reconstruction study of leisure activities. »Journal of Organizational Behavior 1 (2013): 87-107.
- Burke, Ronald J., and Cary L. Cooper, eds.The long work hours culture: Causes, consequences and choices. Emerald Group Publishing, 2008.
- Oates, Wayne Edward.Confessions of a workaholic: The facts about work addiction. World Publishing Company, 1971.
- Truchot, D. Qui sont les fous du travail. Cerveau et Psycho 60 (2013) : 28-31.