La Malédiction Du Perfectionnisme
La volonté de bien faire a depuis toujours été un outil à double tranchant au niveau professionnel ! Elle peut être à la base du progrès et un moteur inépuisable, comme elle peut se transformer en source d’anxiété et devenir un frein perpétuel. Pourquoi l’un et pas l’autre ? C’est ce que cet article va tenter de vous expliquer !
Cette volonté de bien faire qu’est le perfectionnisme trouve son origine dans ce que les psychologues cognitifs appellent les règles de vie. Ces règles sont des injonctions intérieures que chacun de nous à intérioriser depuis son plus jeune âge. « Je dois me faire aimer, je ne dois pas décevoir, il faut réussir, il faut être efficace, … »
Elles portent nos valeurs, nous permettent de nous révéler et de nous remettre en cause. Elles sont essentiellement inconscientes et le perfectionnisme peut faire partie de ces règles de vie.
Quand ces règles sont raisonnables, elles nous tirent vers le succès. En effet, la réussite est accessible et avec elle, arrive la satisfaction. Cependant, quand ces injonctions intérieures sont trop rigides voire tyranniques, elles nous font souffrir et nous oppressent ! Cette souffrance vient du fait que le but fixé est irréalisable. La personne avec des règles rigides a l’impression d’être toujours en-dessous de ses exigences personnelles et donc de n’être jamais à la hauteur.
C’est ce qui se produit dans le perfectionnisme toxique. Les attentes personnelles sont trop élevées : les personnes veulent toujours viser plus haut, veulent toujours plus. Se met alors en place un piège : avoir des exigences très hautes amène un risque d’échouer plus élevé. Pour ne pas échouer et pouvoir conserver cette quête de la perfection, la personne développe une obsession pour la perfection et cette obsession prend le dessus sur le plaisir de la réalisation de la tâche !
Quand cela se produit, il n’y a plus de limite à ce que l’on attend de soi et plus de limite à l’énergie que l’on consacre à réaliser ses projets. Atteindre ces attentes irréalistes devient notre seule motivation et cela entraine du stress, de la fatigue physique et mentale ainsi qu’émotionnelle. Paradoxalement, ce stress et cette fatigue nous amènent inexorablement vers ce que l’on craint le plus : l’échec ! Poussé à l’extrême, ce mécanisme d’autodestruction peut mener au burn-out.
Le perfectionnisme toxique vient-il uniquement d’attentes personnelles irréalistes ? Il semblerait que non. Dans le perfectionnisme pathologique, les personnes manquent d’une des trois dimensions clés dans l’estime de soi. L’estime de soi est composée des 3 dimensions : se sentir performant, se sentir aimé et s’accorder une valeur à soi-même. C’est la dernière dimension qui est absente chez les perfectionnistes pathologiques.
Une autre question que l’on pourrait se poser concerne l’origine de ce perfectionnisme. D’où vient ce niveau d’exigence trop élevé vis-à-vis de soi-même ? Des recherches ont mis en évidence (Snaley & Ashby, 1996) que certains modèles éducatifs ont des chances de développer ces traits de personnalité.
Premièrement, les attentes sociales : « je dois faire ce qu’attendent de moi papa et maman ». Deuxièmement, le modèle du perfectionnisme toxique, c’est-à-dire que les enfants dont les parents sont perfectionnistes toxiques ont tendance à les imiter.
Troisièmement, le modèle par réaction sociale : « je ne dois pas poser de problèmes à mes parents ». Quatrièmement, le modèle de l’éducation anxieuse, c’est-à-dire le modèle où les parents pensent que pour réussir dans la vie leur enfant doit tout réussir parfaitement.
Pour conclure, le perfectionnisme toxique peut trouver son origine dans le modèle éducatif transmis par les parents. Il est la combinaison d’une estime de soi très basse et d’exigence excessivement élevées.
Heureusement pour ces perfectionnistes pathologiques, il existe des façons de se faire aider ! Au Cabinet Pardons, nos séances de coaching se concentrent sur les deux points problématiques : l’amélioration de l’estime de soi et sur la diminution des attentes par rapport à la performance.
L’objectif principal étant d’amener le perfectionniste à retrouver sa liberté perdue, celle d’être perfectionniste dans ce qui est important pour lui et non dans tous les domaines de sa vie. Cet objectif est permis grâce à des outils et des techniques issues de l’approche NeuroCognitive et Comportemental tel que la pyramide moyen-exigence.
Source :
- Fanger, F. (2017). Relâcher la pression, Cerveau et Psycho (84), 39-44.